Une biographie de l'artiste peintre québécois Daniel Froment
Article de Journal ( Rédigé par Dominique Tremblay - Plein jour sur Charlevoix )
Article rédigé en 1992 et relatant ma démarche artistique comme peintre de la relève.
Le paysage en tant que message du cœur.
Originaire de Baie-Saint-Paul, Daniel Froment entreprenait il y a quelques années un long et merveilleux périple sur le sentier de l'art, un voyage dans l'univers esthétique des formes et des couleurs qui devait se révéler être la clé de son épanouissement.
Il lui aura fallu prendre tout un virage pour se mettre définitivement sur la bonne voie. Après s'être d'abord inscrit à l'université dans des études en droit, il change complètement de plan de carrière et se tourne vers le domaine des arts. Aujourd'hui, il se consacre exclusivement à la peinture.
On dénote une volonté de créer très présente chez Daniel, comme une vocation indéniable et incontournable qui devait nécessairement l'amener à vivre un jour par et pour la peinture. Cette volonté qui caractérise ceux et celles qui ont un métier dans le sang et font de leur métier un mode de vie.
On reconnaît chez Daniel l'esprit un peu bohème de l'artiste, ce besoin de vivre et créer à sa guise au rythme de son inspiration, cet amour de la nature, la sérénité et la vitalité qu'elle apporte quand on établit un rapport intime avec elle par l'observation patiente et l'écoute attentive.
L'œuvre de Daniel est une ode à la sensibilité. Ce petit vert tendre suspendu à la branche, cet éclat de lumière vive déchirant le ciel dans le jour naissant, ce moment éphémère dans la trame du temps que l'on guette et que l'on saisit au passage pour mieux pouvoir le savourer et le contempler.
Un fait plutôt cocasse marque les premières expériences de Daniel en peinture. J'avais pris un carton de peinture à numéros et je l'avais tourné de l'autre bord pour peindre un paysage à ma manière.
Une anecdote d'enfance rend bien compte de l'importance d'être d'abord et avant tout en communication avec soi-même, la liberté d'exprimer les choses tel qu'on les ressent étant préalable à tout processus créatif. Daniel a d'ailleurs conservé de son enfance cette capacité d'émerveillement devant la nature qui se traduit par son œuvre. À L'age de 15 ans, il avait la chance de peindre en nature avec Bruno Côté. " Il m'a donné des conseils sur l'art de créer des effets de lumière et des contrastes dans un tableau. J'en ai pris, mais j'en ai laissé. Au début, on reste accroché au style de quelqu'un. À mesure qu'on évolue, on découvre ses propres effets, ses propres techniques."
Ce n'est pas le paysage seul qui parle c'est aussi l'artiste à travers lui qui s'en sert pour se définir et dire au monde qui il est. " Tout mon travail, tout mon cheminement m'ont amené à développer un style qui reflète ma personnalité. Il faut peindre beaucoup avec toujours le souci de respecter ce que l'on est."
Quand à sa méthode, elle est très simple : " Je m'imprègne du paysage pour le rendre vivant par les émotions. Les paysages ont toujours créé en moi des émotions particulières. Ce que je cherche à rendre, c'est l'esprit des paysages de Charlevoix comme moi je les perçois. Dans mes tableaux j'essaie de rendre une lumière qui exprime mon état intérieur. C'est un peu un amalgame d'impressions et d'émotions."
" La qualité d'une œuvre et la satisfaction qu'elle nous procure n'a rien à voir avec le nombre d'heures qu'on doit y consacrer. Souvent les tableaux les mieux réussis sont ceux qui nous prennent le moins de temps parce qu'on sait ou on s'en va."
Pour Daniel, ce qui importe le plus que tout au monde c'est de manifester par son travail la sensibilité qui l'habite et de la faire rayonner. " S'il y en a qui disent que le paysage est passé, je les laisse parler et je fais ce que j'aime."
Daniel nous confirme par son travail que les œuvres d'art ont une âme, celle de l'artiste qui les a créées.
